Trop sensible pour être psy ? C’est ce que je croyais.

C’est pour cette raison que je ne suis pas devenue psy.
J’ai fait des études d’ingénieur.

Ma sensibilité? Mise en équation.
Équation du 72ème degré, de celle qu’on ne pose même pas, dont on ne cherche pas la démonstration ni l’application. Ben oui, la sensibilité c’est l’attribut des faibles et moi, je suis FORTE. Je vais les mater, ces larmes qui jaillissent pour me trahir, milliers de poignards dans le dos, et « Tu quoque mi fili ».
D’ailleurs pour les mater, je vais voir une psy.
Qu’elle me dise où est mon problème, à ne pas être heureuse alors que j’ai tout pour l’être ! Qu’elle leur fasse comprendre, aux traitres liquides et pas seulement latines, que ça ne se fait pas, de couler toutes voiles dehors.

Elle n’a pas fait ça, la psy.

Il m’a fallu encore de nombreuses années pour envisager de passer au « Carpe Diem » plutôt qu’à « Veni, vidi, vici ». Là vous vous demandez peut-être si j’ai un thème imposé « citation en latin » pour ce texte. Non, en fait à la base, il y avait un sujet, et puis après… on ne sait pas ce qui s’est passé là-haut, dans la salle de contrôle de mon cerveau. Je crois qu’il y a une petite fille blonde qui s’est mise à jouer avec les boutons et qui a pris le contrôle de mes doigts !

Bon, bon, la question jeune fille, la question !

Je crois que quand je m’inquiétais d’être trop sensible pour être psy, je ne posais pas l’équation correctement. J’ai gardé des métaphores scientifiques, vivement le diplôme en botanique ou en littérature chinoise, on va s’amuser dans mes textes !

« Mais qui a laissé revenir cette petite fille dans la salle de contrôle ?!?! Donnez-lui un goûter, plantez là devant la TV… qu’elle nous laisse bosser ! On a un article sérieux à écrire, nous ! » (elle est maligne la petite fille, vous avez vu la technique pour regarder les dessins animés tranquillou ?).

Doooonc… en fait, le « trop sensible », une fois qu’on ne lui fait plus la guerre et que même, on en prend soin… Qu’on apprend à se re-fabriquer une peau psychique et émotionnelle, poreuse et empathique, confiante et solide, souple et fiable… ça devient une dimension de son être au monde, comme d’autres sont très grands ou ont un grain de beauté sous l’œil droit (moi je cumule, je vous laisse deviner si je suis très grande ou si j’ai une touche de joliesse sur mon visage).

Comment apprend-on à la tisser, cette peau-aime ? En thérapie. En mettant sur le métier notre ressenti, notre expérience, nos pensées et nos émotions. En déroulant la bobine sous le regard d’un-e autre, bienveillant et empathique, dans son écoute du vivant en nous et en lui ou elle. On ne devient pas psy juste avec son master 2 de psychologie en poche (d’ailleurs ce beau diplôme ne tient pas dans une poche, ils ne le font pas en format CB). On devient psy de tout son soi dont on prend soin, dont on a appris à prendre soin. Je suis psy avec toute ma sensibilité, qui respire et pulse sous ma peau psychique et émotionnelle. Délicate pellicule à la fois perméable et abritant bien mieux que tous les para-larmes qu’on peut imaginer. Parce que les larmes, c’est bien connu, ne tombent pas du ciel mais coulent de nos sources d’amour sous terre, reines.

Voilà, jeune moi qui va te décider pour une prépa parce que « ça ne ferme pas de porte ». Ta sensibilité c’est un cadeau que tu n’as pas encore appris à emballer. Quand tu l’auras fait, tu n’auras plus peur d’être déchirée : tu es le cadeau, pas le papier.

Voilà, jeune toi qui hésite à reprendre des études de psychologie, qui hésite à les commencer, parce que tu es « trop sensible».
Tu es le cadeau, pas le papier.

Et à tous les cadeaux qui me lisent et qui se sentent comme du papier mâché, du papier froissé, du papier journal ou du papier à origami… il existe des co-tisseurs et co-tisseuses de peau-aime merveilleux, pour vous accompagner.

Pour en savoir plus sur mes accompagnements et prendre rendez-vous : Thérapie individuelle

Le cadeau de la thérapie pour devenir soi-même
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